L’ingénierie écologique peut être définie comme étant l’application des principes de l’écologie à la gestion de l'environnement. La réhabilitation des sols pollués par les métaux lourds via le semis de plantes accumulatrices de ces polluants, la gestion durable de la fertilité des sols agricoles, l’épuration des eaux par les microorganismes, les biomanipulations des milieux lacustres pour lutter contre l’eutrophisation des eaux sont des exemples d’ingénierie écologique parmi de nombreux autres. Au-delà de leur diversité, ces actions relevant de l’ingénierie des écosystèmes visent toutes à minimiser la quantité d’énergie ou de travail fournie par l’homme relativement à celle fournie par les processus naturels.
Le besoin croissant et pressant pour des démarches intégrées de gestion et de restauration des écosystèmes est une conséquence claire de l’augmentation de l’empreinte de l’homme sur la planète. En un demi-siècle, le doublement de la population mondiale (essentiellement dans les pays du Sud) s’est accompagné d’une multiplication par 6 de la consommation des ressources naturelles, d’une érosion massive de la biodiversité, de la dégradation de nombreux écosystèmes et de modifications globales de l’environnement maintenant clairement perceptibles. Face à cette situation d’urgence, il importe que l’ensemble des communautés scientifiques s’organise et agisse. Il faut penser aux communautés scientifiques du Sud et du Nord, à celles qui sont à la pointe des théories écologiques comme à celles qui s’appuient sur ces théories pour développer des applications. L’écologie et l’ingénierie écologique sont a priori les disciplines scientifiques les plus à même de fournir le cadre conceptuel nécessaire au développement de pratiques permettant de gérer rationnellement et durablement les écosystèmes naturels et anthropisés.
L’écologie a été jusqu’à présent sous-utilisée alors que les pratiques de gestion doivent être rationalisées et optimisées. La théorie écologique est à la fois nécessaire pour développer des solutions généralisables et les adapter aux conditions locales. Elle doit fournir les bases scientifiques solides nécessaires pour mettre en oeuvre des manipulations d’écosystèmes, potentiellement lourdes de conséquences, visant par exemple à diminuer les effets du changement climatique global.
L’ingénierie écologique est particulièrement pertinente pour les pays en voie de développement. En effet, la nécessité d’une exploitation efficace et durable des écosystèmes y est très forte du fait que ces pays ont des populations en croissance rapide, et qu’il y est souvent difficile pour les individus et les institutions de développer des pratiques basées sur des apports d’intrants élevés (eau, énergie, nutriments minéraux).

Ce colloque a pour objectif de rassembler des spécialistes internationaux, et en particulier européens, afin de :

• Renforcer le dialogue entre scientifiques travaillant sur des approches théoriques et les scientifiques ayant des démarches appliquées, afin de mieux cerner les fondements théoriques de l’ingénierie écologique,
• Chercher les « clés » permettant de mettre en connexion effective les chercheurs, les praticiens développant des techniques d’ingénierie écologique et les gestionnaires de l’environnement,
• Promouvoir le développement de l’ingénierie des écosystèmes.

Lieu de la manifestation :
Cité internationale universitaire
17 boulevard  Jourdan
75014 Paris